Pourtant le moi, c’est comme papa-maman, il y a longtemps que le schizo n’y croît pas. Il est au-delà, il est derrière, dessous, ailleurs, mais pas dans ces problèmes-là. Et là où il est, il y a des problèmes, des souffrances insurmontables, des pauvretés insupportables, mais pourquoi vouloir le ramener à ce d’où il est sorti, le mettre dans ces problèmes qui ne sont plus les siens, bafouer sa vérité à laquelle on a cru suffisament rendre hommage en lui donnant un idéal coup de chapeau? On dira que le schizo ne peut plus dire moi, et qu’il faut lui rendre cette fonction sacrée d’énonciation.
“Je ne dirai plus moi, je ne dirai plus jamais, c’est trop bête. Je mettrai à la place, chaque fois que je l’entendrai, la troisième personne, si j’y pense. Si ça les amuse. Ça ne changera rien.” Et s’il redit moi, ça ne change rien non plus. Tellement hors de ces problèmes, tellement au-delà.
Car enfin, il ne faut rien se cacher, Freud n’aime pas les schizophrènes, il n’aime pas leur résistance à l’oedipianisation, il a plutôt tendance à les traiter comme des bêtes.
Avant d’être l’affection du schizophrène artificialisé, personnifié dans l’autisme, la schizophrénie est le processus de la production du désir et des machines désirantes.
D&G l’anti-Oedipe
A reblogué ceci sur rhizomiques and commented:
Add your thoughts here… (optional)